Je remercie Henri Plagnol d'avoir recadré ce débat en en rappelant les éléments objectifs : il existe aujourd'hui un traité qui fixe les compétences de l'Union. Nous ne pouvons pas aller au-delà de ce que les gouvernements ont décidé. Ce traité prévoit la reprise par le SEAE des compétences de la Commission et de Javier Solana avec un progrès néanmoins : les compétences seront exercées sous une autorité politique unique et sous le contrôle du Conseil. Si la capacité politique n'est pas renforcée, elle est moins fragmentée et la capacité de mise en cohérence est améliorée.
Il faut souligner la volonté constante du Parlement européen et de la Commission d'affaiblir Catherine Ashton. Il semble donc utile de rappeler le souhait, découlant du traité, que le Haut représentant ait la capacité d'exercer les missions qui lui sont confiées. Nous devrions également être attentifs à cette idée dont l'origine est française : la France plaidait pour un ministre des affaires étrangères à même de peser face aux Etats.
La création du SEAE permet de franchir une étape. Elle peut tourner au ridicule s'il en résulte une paralysie de l'action européenne mais elle peut aussi être l'amorce d'une politique commune qui permettrait de surmonter la contradiction entre intergouvernemental et communautaire. Ce n'est pas un hasard si la responsabilité d'une approche nécessairement pragmatique a été confiée à une Britannique. Le petit pas que constitue ce projet serait réduit à néant si nous ne le soutenons pas.