Je sens que je vais agacer le rapporteur car je vais parler des intouchables. Les « intouchables » pas au sens indien du terme puisque j'évoquerai les privilégiés.
Le présent amendement a pour objet de plafonner le total des rémunérations, indemnités et avantages attribués annuellement aux dirigeants d'entreprise à vingt fois le montant du salaire minimum applicable dans l'entreprise considérée. Vous reconnaîtrez avec moi que cet écart est déjà colossal : vingt fois, monsieur Chartier, c'est énorme pour des gens qui sont payés au SMIC.
Les rémunérations mirobolantes auxquelles je fais allusion ne sont pas la juste rémunération du risque ou du niveau de performance des entreprises considérées mais bien plus sûrement celle de la composition de l'actionnariat des comités de rémunération. Vous savez comment fonctionnent ces derniers : je te passe le séné et tu me passes la rhubarbe, puisque les uns se retrouvent dans les comités des autres.
Cet amendement n'aurait pas seulement pour vertu de ramener les patrons et les mandataires sociaux à plus de mesure, mais encore de les conditionner au relèvement des salaires de l'ensemble de leurs employés. La logique est très simple : si le patron souhaite justifier une augmentation de son salaire qui serait contraint dans un rapport de un à vingt fois le SMIC, il le pourrait à condition d'augmenter le SMIC.
Je vais vous citer quelques exemples parmi les malheureux auxquels M. Chartier et ses collègues ne cessent de penser.