Concernant les « attaques ad hominem », quand, dans le cadre de ses responsabilités, on a causé des sinistres considérables, on doit les assumer. Il ne me semble pas que les intéressés aient renoncé, du fait de ces sinistres, à leurs rémunérations plantureuses.
J'en viens à cet amendement. Comme cela a été souligné abondamment ce matin, les banques ont évidemment une responsabilité éminente dans la situation de crise que nous connaissons. À cet égard, oui, monsieur Debré, on peut mettre derrière cette crise des noms, que nous connaissons. Fortes du soutien sans contreparties que leur accorde le Gouvernement, elles s'arrogent le droit de continuer à vampiriser sans vergogne l'économie réelle.
Alors que l'intervention des pouvoirs publics et les prises de participation de l'État au capital des banques auraient permis de recentrer ces dernières sur leur coeur de métier, qui consiste à financer les investissements des entreprises et des ménages, les établissements de crédit ont recommencé à lorgner sur leurs prochains bonus et à faire de nouveau grossir la bulle spéculative.
C'est pourquoi, indépendamment de la réforme du secteur bancaire dont vous discutiez, madame Lagarde, avec vos homologues du G20 – réforme qui concerne les exigences de fonds propres des établissements financiers –, il nous paraît aujourd'hui opportun d'engager une réflexion de fond sur la séparation des activités des banques.
Nous ne sommes pas les premiers à le suggérer. Plusieurs collègues l'ont fait, et le Premier ministre britannique, David Cameron, et son numéro deux, Nick Clegg – qui sont certainement plus des références pour vous que pour moi – se sont engagés dans cette perspective, tout comme d'ailleurs l'administration Obama.