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Intervention de Louis Gallois

Réunion du 2 juin 2010 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Louis Gallois, président d'EADS :

Le retard sur un programme, monsieur Candelier, est toujours regrettable et notre métier est de livrer à l'heure. Cependant, trois ou quatre années de retard ne devraient pas avoir d'impact sur la concurrence faute d'un appareil équivalent en préparation. Nos clients n'en seront pas moins pénalisés en étant obligés de trouver des solutions intermédiaires pour pallier notre manquement, ce dont je ne me félicite évidemment pas. En outre, nous payons le prix fort et demandons aux États de partager une partie du surcoût induit. Je vous rappelle que le développement d'un avion coûte, en moyenne, 1,5 milliard d'euros par an. À effectif constant, plus un programme est long à réaliser, plus il est cher.

EADS fête ses dix ans cette année. Le groupe a créé en Europe 15 000 nouveaux emplois dans des secteurs de haute technologie : peu d'entreprises industrielles – et aucune dans le domaine de la défense – peuvent en dire autant. J'ajoute que la grande majorité de ces emplois – 97 % – sont en Europe, dans les quatre pays domestiques. Nous avons 119 500 employés en Europe dont 45 000 en France.

Notre chiffre d'affaires s'élèvera cette année à 43 milliards d'euros environ. Si nous avons devancé Boeing en 2008, ce dernier nous a rattrapés en 2009 et maintiendra son avance en 2010 avec un chiffre d'affaires de 48 milliards d'euros, notre écart se réduisant toutefois. Globalement, nous avons la même taille que l'entreprise américaine et nous sommes 1,5 fois plus importants que Lockheed Martin qui, avec 32 milliards d'euros, se situe au troisième rang mondial.

Nous sommes par ailleurs le premier industriel de défense en France et le second en Europe derrière BAe Systems. Enfin, nous sommes le premier hélicoptériste mondial même si, avec la commande de 2 000 Black Hawk par l'armée américaine, Sikorsky s'apprête à nous devancer.

Pour donner un ordre de grandeur, les États-Unis ont un programme de 400 à 500 avions ravitailleurs quand on en dénombre 14 en Grande-Bretagne et 14 en France.

S'agissant de son organisation, il faut rappeler qu'EADS a été constituée par le rapprochement de quatre sociétés, avec toutes les contraintes politiques que cela suppose, lesquelles n'ont pas facilité l'intégration et, donc, l'efficacité du groupe. Il a fallu le traumatisme de l'A380 pour que l'entreprise fasse l'effort d'intégration actuel, tant sur un plan interne – harmonisation des systèmes d'information ou des procédures – que sur un plan externe, en respectant un certain nombre d'équilibres entre les quatre pays.

S'agissant de l'actionnariat, aucun mouvement n'est actuellement envisagé et aucun problème n'est à signaler avec les actionnaires français et allemand.

Il n'en va pas de même, en revanche, s'agissant du recrutement des ingénieurs en aéronautiques : en Europe, la pénurie est devenue structurelle. Même si la France est un peu plus épargnée que l'Allemagne, les étudiants de Sup Aéro ne se dirigent pas moins en premier lieu vers le secteur bancaire…

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