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Intervention de Louis Gallois

Réunion du 2 juin 2010 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Louis Gallois, président d'EADS :

Pendant la crise, nous n'avons pas diminué les charges confiées à notre sous-traitance en Midi-Pyrénées notamment, tous les maîtres d'oeuvre ne peuvent en dire autant. Je ne méconnais certes pas les craintes qui se font jour mais, en l'état, elles sont infondées. Les difficultés rencontrées par le groupe Latécoère ne sont en rien de notre fait, bien au contraire, puisque nous avons soutenu celui-ci à travers des avances de trésorerie et en finançant une partie de ses investissements pour l'A 350. Nous ne méconnaissons donc pas nos responsabilités à l'endroit des sous-traitants, mais ils ont également un devoir de compétitivité. De ce point de vue-là, certains segments banalisés et à faible valeur ajoutée peuvent faire l'objet d'une délocalisation. Notre filiale Aérolia comptera bientôt une implantation en Tunisie. Cela ne veut pas dire que nous quittons l'Europe mais au contraire que nous renforçons la compétitivité de nos fabrications européennes.

Je rappelle, de surcroît, que nous travaillons pour l'essentiel au sein de nos quatre pays domestiques et que, comparativement à d'autres entreprises françaises, notre production est particulièrement bien implantée sur le territoire national : c'est ainsi qu'EADS réinjecte plus de 13 milliards d'euros vers la sous-traitance en France.

Nous sommes par ailleurs très soucieux de travailler avec l'ensemble des maillons de notre chaîne de sous-traitants. Le fonds Aerofund que nous avons mis en place avec Safran et la Caisse des dépôts et consignations vise précisément à aider la restructuration des plus petits d'entre eux. Au final, je considère que la relation qu'a établie Airbus avec ses sous-traitants est aujourd'hui bien meilleure qu'il y a quatre ou cinq ans.

Quoi qu'il en soit, en tant qu'ancien directeur général de l'industrie, soyez persuadés que je suis particulièrement attaché au maintien d'une industrie forte dans notre pays et que je suis particulièrement préoccupé par le risque de désindustrialisation.

Oui, monsieur Deflesselles, l'A400M, est utile pour d'autres programmes et nous avons d'ores et déjà beaucoup appris de lui. Il s'agit notamment de la première aile composite que nous ayons faite.

Avec 2,8 milliards d'euros, notre effort de R&D n'a jamais été aussi important. Dans ce contexte, le grand emprunt constitue une bonne chose et servira notamment au développement des technologies nécessaires à la définition d'une nouvelle génération d'hélicoptères X 4 – succédant éventuellement aux Dauphins – mais aussi à l'élaboration de l'avion du futur dans le cadre du CORAC – appareil entièrement composite et électrique qui intéresse Dassault, Safran, Latécoère ainsi qu'une partie de notre chaîne de sous-traitance – et, enfin, à la préparation d'Ariane 6 à travers la constitution d'intégrateurs et de démonstrateurs de technologies. J'ajoute que nous discutons avec Thales sur un certain nombre de programmes satellitaires.

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