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Intervention de Christine Albanel

Réunion du 2 juin 2010 à 10h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Christine Albanel :

Nous aimons tous le livre papier. Je ne pense pas, pour ma part, qu'il soit menacé car je crois à la double pratique, même si elle mettra du temps à s'établir.

L'I-Pad est un coup de génie, car la presse comptant sur cette tablette numérique pour trouver un deuxième souffle, tous les journaux lui consacrent des articles. Cela peut donner l'impression que nous avons basculé d'un monde à l'autre. Or ce n'est pas tout à fait vrai. Le marché du livre numérique est peu développé. Les éditeurs attendent qu'il s'installe parce que les équipements nécessaires pour créer une oeuvre numérique coûtent très cher. Mais, si le marché du livre homothétique prend de l'ampleur, les principaux engageront des investissements. La plupart d'entre eux lisent déjà les manuscrits qu'ils reçoivent en version numérique.

Beaucoup d'entre vous se préoccupent du devenir des petits acteurs du secteur du livre. Ce n'est pas l'État ou la puissance publique locale qui décidera de l'avenir des libraires, des petits éditeurs, des bibliothèques et des médiathèques, mais j'aimerais qu'ils reçoivent une aide publique significative pour numériser leur fonds – en accordant peut-être une priorité aux librairies qui ont obtenu un label.

La mise en place d'une sorte de « hub » interprofessionnel, afin de mettre en commun les métadonnées dans de grands entrepôts numériques, devrait permettre aux petits éditeurs de s'agréger, sous la protection des grands, à un mouvement qui leur sera bénéfique. Les relations entre éditeurs et libraires ne sont pas toujours faciles, mais ils ont besoin les uns des autres. Le rôle de la puissance publique pourrait être de rassembler tous les acteurs du secteur : il serait intéressant que le ministère de la culture s'implique pour renforcer cette solidarité.

L'État doit également aider les bibliothèques et les médiathèques. À ce titre, dans la mesure où la BnF joue un rôle de tête de réseau, Gallica devrait numériser les ouvrages appartenant aux autres bibliothèques. Quant aux livres papier, je n'envisage pas une seconde que les bibliothèques puissent cesser de les proposer.

Puisqu'on a évoqué incidemment les petites salles de cinéma, je relève qu'elles vont bénéficier d'un effort public qui permettra, en collaboration avec le Centre national du cinéma (CNC), d'en équiper un certain nombre d'installations numériques.

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