Mais le débat porte aussi sur la deuxième borne d'âge, c'est-à-dire la remise en cause du droit à partir à soixante-cinq ans sans abattement, même lorsque l'on a fait une carrière incomplète.
Or le Gouvernement veut aussi reporter à soixante-six, soixante-sept, soixante-huit ans cette possibilité, ce qui va frapper le plus durement ceux à qui la vie n'a pas permis de faire une carrière complète, au premier rang desquels 80 % de femmes. (« Eh oui ! » sur les bancs du groupe SRC.)
Interrogé par Catherine Coutelle, le ministre du travail a répondu vouloir traiter les causes avant les conséquences. Le problème c'est que vous allez d'abord aggraver les conséquences ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Ma première question est donc simple : le Gouvernement envisage-t-il de remettre en cause le filet de sécurité du droit de partir à soixante-cinq ans à taux plein ?
Pour préparer l'avenir, le Gouvernement de Lionel Jospin avait créé le fonds de réserve des retraites. Ce fonds, qui dispose aujourd'hui de 34 milliards d'euros, a été quasiment ignoré par tous les gouvernements de droite depuis 2002.
Je sens bien que l'oeil du comptable s'éveille à l'évocation de ces 34 milliards. Vous êtes devant ce fonds comme un enfant devant un pot de confiture et vous allez y mettre la main.
Vous nous parlez souvent de courage. Le courage aujourd'hui, c'est de ne pas céder à la tentation, à la facilité de vider la caisse du fonds de réserve destiné à garantir les futures retraites.
Ma seconde question est donc tout aussi précise : qu'allez-vous faire du fonds de réserve des retraites ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)