Monsieur le Premier ministre, vous aviez annoncé la tenue d'un grand débat national sur la question des retraites. Or, avant même que le débat ne s'instaure, y compris au Parlement, vous avez annoncé la fin de la retraite à soixante ans, en écho à Mme Parisot pour qui la retraite à soixante ans n'est qu'une « illusion ».
Vous prétextez l'allongement de la vie pour impulser une politique globale de casse sociale. C'est grave, car la fin de la retraite à soixante ans, cumulée avec l'allongement de la durée de cotisation, conduira à une paupérisation massive des retraités et à l'accroissement du chômage des jeunes, qui sont pourtant le chaînon indispensable de notre système de retraite solidaire.
On sait que 100 000 emplois de plus se traduiraient par 1,5 milliard d'euros de cotisations supplémentaires, dont 40 % pour les retraites.
Mais vous ne parlez pas de l'emploi, parce que votre politique est un échec et que vous vous inscrivez dans une perspective durable de chômage massif et de précarité de l'emploi.
Par ailleurs, votre gouvernement se garde bien d'aborder la question de la création et de la redistribution des richesses, car, depuis des années, votre système nourrit le capital au détriment du travail et des cotisations sociales, système particulièrement injuste et cruel à l'égard des femmes, et qui semble mettre à l'index les salariés de la fonction publique.
Une autre réforme est possible, par la relance économique, par la refonte de l'assiette des cotisations patronales, par l'instauration d'une cotisation sur les revenus financiers, par la suppression des exonérations patronales.
Acceptez-vous enfin de prendre en considération ces réflexions et d'organiser un référendum pour les soumettre à notre peuple, comme le souhaitent 66 % des Français ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)