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Intervention de Marie-Alice Medeuf-Andrieu

Réunion du 18 mai 2010 à 17h00
Délégation aux droits des femmes et l’égalité des chances entre les hommes et les femmes

Marie-Alice Medeuf-Andrieu, secrétaire confédérale de la CGT-FO :

Nous avons été les seuls – avec la CFTC – à mettre cette question sur la table. Nous estimons cependant qu'elle est trop importante pour être traitée dans le cadre des négociations sur les instances représentatives du personnel, comme l'ont proposé les délégués du patronat. Il faut une négociation spécifique sur l'égalité professionnelle. Nous n'avons pas de date, même si M. Darcos avait en principe fixé l'échéance limite à fin avril. Il y a incontestablement un manque de volonté pour régler ce problème. Il s'agit notamment de la question du temps partiel contraint et de celle de la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale. Quant aux sanctions, nous considérons qu'elles relèvent de la compétence de l'État, non de la négociation entre partenaires sociaux ; nous avons été entendus sur ce point, mais nous attendons toujours que des décisions soient prises. Le Premier ministre a déclaré, à l'occasion des États généraux de la femme organisés par le journal Elle, qu'il fallait mettre en place ces sanctions financières d'ici le 31 décembre 2010.

La persistance de fortes inégalités est confirmée par une récente étude de la DARES, qui montre que le taux d'activité féminine dépend à la fois du nombre et de l'âge des enfants, les femmes les moins diplômées étant à cet égard les plus pénalisées. S'ajoutent à cela les problèmes du temps partiel contraint, du chômage, des familles monoparentales, ainsi que la réforme de la majoration de durée d'assurance. Mais si notre système de retraite est inégalitaire au détriment des femmes, c'est le système économique qui est à l'origine de cette inégalité.

Bien entendu, il n'est pas question pour nous que les femmes soient encore davantage pénalisées par la réforme des retraites. Or le Gouvernement s'appuie sur les données démographiques et l'évolution de l'espérance de vie pour proposer un allongement de la durée de cotisation et un recul de l'âge légal de départ à la retraite. Mais au nom de quoi les femmes devraient-elles travailler plus longtemps que les hommes sous prétexte que leur espérance de vie est plus longue ? Elles ont déjà des carrières hachées, s'arrêtant souvent pour s'occuper de leurs enfants, et des chances inférieures à celles des hommes en termes d'emploi et d'évolution professionnelle. Nous insistons donc pour que la question de la retraite des femmes soit abordée dans le cadre de la réforme.

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