L'ennui, avec l'article 35, c'est qu'il exprime une véritable méfiance à l'égard des élus, alors que ceux-ci demandent davantage de souplesse.
Un aspect n'a pas été réglé par les améliorations issues du travail en commission : la culture. Il faut en effet se souvenir d'où l'on part. S'il est un secteur qui a largement bénéficié des lois de décentralisation, c'est bien la culture, que les collectivités financent aujourd'hui à plus de 70 %. Elles le font, il est vrai, essentiellement via des cofinancements ; mais c'est précisément par ce biais que des réseaux de musique dans les quartiers en difficulté et dans les campagnes les moins peuplées, ou des festivals importants, ont pu voir le jour. Ainsi, le festival « Normandie impressionniste », qui a débuté cet après-midi, est cofinancé par deux régions, cinq départements et deux communes, et dispose du label de l'État, qui apporte lui aussi sa contribution, même si elle est modeste. Il pourra ainsi avoir un rayonnement international. Le cofinancement est en effet la seule possibilité que nous ayons pour créer des manifestations culturelles d'envergure, la ville de Rouen – puisque c'est son musée des beaux-arts qui accueille ce festival – étant incapable de financer à elle seule ce genre de manifestation internationale.
De même, en l'absence de cofinancement, les festivals de cinéma deviendraient impossibles. La loi Sueur a permis de maintenir des salles d'art et d'essai dans un certain nombre de territoires. Mais, dans chaque cas, il faut que la commune soutienne ces salles, souvent liées à des structures associatives, pour que le département ou la région acceptent à leur tour d'apporter leur soutien à un cinéma différent. Tout cela ne sera plus possible, puisque ces deux exemples ne concernent ni la création ni le patrimoine.