Deux précisions, monsieur le secrétaire d'État.
Dans son rapport, M. le président de la commission expose la fréquence des déclarations d'urgence au cours des différentes législatures. De 3 à 10 % des textes dans les années soixante, on est passé à plus de 65 % dans les années quatre-vingt, puis à plus de 51 % sous la neuvième législature, à plus de 37 % sous la dixième, de 42 % sous la onzième, et à près de 30 % sous la douzième. Nous n'avons pas encore les chiffres pour le début de la présente législature.
Bref, quels que soient les gouvernements, l'urgence – ou la « procédure accélérée » – est devenue fréquente. Vous évoquez par ailleurs l'article 19 et la possibilité donnée aux conférences des présidents de s'y opposer. Mais il faudra qu'elles le fassent toutes deux : une fois encore, vous mettez le Sénat sur un pied d'égalité avec l'Assemblée, et il fort possible que cela ne donne aucune garantie.