Avez-vous seulement constaté, sur le terrain, quelles étaient les conséquences, dans ces pays, de la politique que vous voulez mener en France ? En Allemagne, depuis que les communes ont été supprimées ou regroupées, des territoires entiers se sont désertifiés : là où, il y a vingt ou trente ans, se trouvait une commune, les associations locales, les commerces, la proximité ont disparu.
Il y a quelques jours, notre collègue Alain Bocquet, maire de Saint-Amand-les-Eaux, m'invitait à l'accompagner à quinze kilomètres de sa commune pour constater les conséquences du regroupement des communes en Belgique où des territoires ont été abandonnés, où des projets n'ont pas été réalisés puisque tout, désormais, se passe au niveau du bourg centre.
À quoi sert-il d'avoir un maire à la tête d'une commune de cinquante, deux cents ou cinq cents habitants – la moitié des 36 682 communes sont dans ce cas ? Cela permet de maintenir cette proximité, de s'intéresser à la voirie d'un hameau mal desservi, aux réseaux locaux, de garantir un contact direct des populations isolées avec leur élu, de donner la possibilité à ces petites communes de construire en toute autonomie des projets avec d'autres communes.