Permettez-moi tout d'abord de saluer votre action personnelle, madame la ministre, et le rôle que vous avez joué sur la scène européenne et internationale. J'en profite également pour vous remercier, ainsi que M. Baroin, ministre du budget, pour le temps que vous avez consacré à la commission des finances.
Je veux enfin saluer le consensus, sinon l'unanimité, qui s'est dégagé autour de la volonté du Gouvernement d'agir vite pour consolider la stabilité financière de la zone euro.
Face à la récente crise financière, la plus grave que l'euro ait connue depuis sa création, et à l'heure où l'Europe est littéralement au pied du mur, il fallait organiser la riposte, prendre des décisions urgentes et apporter une réponse politique à la hauteur des enjeux : envoyer un signal très fort aux marchés, ce que vous avez fait dès le lundi matin et assurer la stabilité et l'unité de la zone euro pour aujourd'hui et l'avenir à moyen terme.
Saluons l'efficacité de la mobilisation du Gouvernement, soutenu par la majorité, et même par l'opposition – je pense au groupe SRC qui a reconnu que l'acceptation du plan d'aide à la Grèce ne suffirait pas à arrêter la spéculation massive sur les marchés. J'irais même jusqu'à dire que le cas grec a modifié la perception du risque souverain au niveau mondial : la frontière entre pays développés et pays émergents dans ce domaine n'est plus étanche.
Les difficultés de ces dernières décennies avaient en apparence épargné les pays dits « développés » mais l'attaque de la zone euro montre aujourd'hui qu'aucune région développée n'est plus à l'abri.
Les tensions sur le marché obligataire ont inquiété les régulateurs car elles pouvaient être le vecteur de la contagion à travers les systèmes bancaires. Comme en Grèce, la peur s'est diffusée via le système bancaire, du fait des expositions croisées entre les banques nationales.
Ainsi, plus que l'accès à la liquidité par les États, ce sont les craintes de contagion à travers l'ensemble du système bancaire européen qui ont fait trembler les marchés. La réussite des récentes émissions souveraines en Espagne et en Italie montre bien que les États ont toujours accès à la liquidité, pour peu qu'ils mobilisent efficacement leurs budgets.
La constitution d'un fonds de stabilisation de 750 milliards d'euros va dans le bon sens puisqu'elle créé de nouveaux moyens de financement de la zone euro, lesquels seront de nature à restaurer la confiance des investisseurs.
Au-delà des mesures d'urgence, ce projet de loi nous oriente vers de vraies solutions d'avenir et de stabilité, ce qui est probablement le plus important.
Nous devons nous doter d'une véritable gouvernance économique, fondée sur des principes essentiels : renforcer la surveillance économique et la coordination des politiques économiques et financières dans la zone euro, appliquer de réelles sanctions en cas de manquement répété aux règles du pacte de stabilité et de croissance, mettre en place un mécanisme permanent de gestion de crise pour l'avenir. Telle est l'orientation du projet.
Le groupe UMP votera bien évidemment ce projet de loi de finances rectificative. Je vous remercie. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)