Monsieur le Premier ministre, vous êtes généralement le premier à vouloir rafraîchir la mémoire de chacun. À mon tour je voudrais vous rappeler quelques dates.
1993 : Nicolas Sarkozy se dit fier d'avoir voté en faveur de la retraite à soixante ans. (Rires.) Janvier 2007 : Nicolas Sarkozy affirme que le droit à la retraite à soixante ans doit demeurer. Mai 2007, entre les deux tours de l'élection présidentielle : Nicolas Sarkozy prétend que, grâce à la réforme Fillon, le système de retraites est équilibré jusqu'en 2020.
Aujourd'hui hélas, le Gouvernement évalue le déficit à 32 milliards d'euros. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Si vous avez perdu la mémoire, ne perdez pas au moins l'occasion de réaliser une réforme des retraites juste, efficace et durable. Ne vous contentez pas de rafistolage et n'ignorez pas la question de la pénibilité que vous remettez sans cesse en cause ! (Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Le niveau des pensions versées ne cesse de baisser depuis sept ans ; un million de retraités vivent sous le seuil de pauvreté : les réformes de 1993 et de 2003 n'y ont rien changé.
Les déficits ne sont pas une fatalité, nous l'avons prouvé : ces comptes étaient bénéficiaires en 2002. C'est une question d'ambition et de volonté politique. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe SRC. — Vives exclamations et rires sur les bancs du groupe UMP.)
Aurez-vous le courage, en pensant aux générations futures, d'élargir l'assiette des prélèvements à d'autres revenus que les salaires ? Et allez-vous rapidement augmenter leur pouvoir d'achat de nos aînés ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)