Monsieur Le Mèner, vous l'avez dit, l'Europe s'est mobilisée pour soutenir l'euro et l'ensemble des pays membres de la zone euro.
Vous avez mentionné les trois échelons successifs, c'est-à-dire la première tranche de 60 milliards d'euros mobilisable par la Commission, mais aussi les 440 milliards d'euros sous forme de prêts garantis, auxquels concourt chacun des États membres de la zone euro, et la France pour 111 milliards d'euros. Tout à l'heure, votre assemblée se prononcera par un vote solennel ; ensuite, avec mon collègue François Baroin, je me rendrai devant la commission des finances du Sénat pour y défendre également ce projet de loi de finances rectificative. Le troisième échelon, enfin, c'est la mobilisation à concurrence de 50 % des engagements – soit un total de 250 milliards d'euros – par le Fonds monétaire international, si cela s'avérait nécessaire.
Vous me demandez de tirer certaines conclusions de cette situation exceptionnelle et de ce plan, lui aussi exceptionnel, mobilisé au service de l'euro, de la zone euro et, au-delà, de l'Union européenne. J'en tirerai trois.
La première, c'est qu'il faut impérativement renforcer la gouvernance économique de l'Union européenne et, plus encore, de la zone euro, avec un véritable gouvernement économique. Cela suppose le renforcement du pacte de stabilité et de croissance ; cela suppose de prendre en compte la compétitivité des États membres de la zone monétaire euro ; cela suppose enfin de véritables sanctions, qui soient applicables et appliquées.
La deuxième, c'est qu'il faut absolument que nous ayons des chiffres fiables, c'est-à-dire que la validité des statistiques soit garantie. Je pense en particulier à la capacité pour Eurostat de vérifier la nature des chiffres qui sont fournis par les États.
La troisième, enfin, c'est qu'il faut un renforcement de la régulation financière, pour que l'ensemble des acteurs soient responsables de toutes les transactions qui sont menées en la matière. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)