Je souhaiterais faire part de mon scepticisme quant au fléchage. Je ne partage pas l'optimisme de notre rapporteur, pour qui il s'agit d'une avancée significative. Pour illustrer son propos, celui-ci citait l'exemple des dernières élections municipales à Lyon, lors desquelles le débat s'est concentré sur les enjeux de l'agglomération. Or, il me paraît difficile de comparer une campagne municipale dans la communauté urbaine lyonnaise, où la ville centre représente quasiment 50 % de l'agglomération – la part de la ville centre est encore plus importante dans l'agglomération strasbourgeoise – et la communauté urbaine de Lille, par exemple, ou celle de Bordeaux, où la ville centre représente moins du quart de la population de l'agglomération.
Au reste, je constate que, lors des élections municipales de 2008, les listes qui l'ont très largement emporté ont mené des campagnes essentiellement municipales, et je me félicite que ce soient plutôt mes amis politiques qui aient fait ce choix. Celles qui se sont essayées, notamment les amis de M. Perben, à mener une campagne d'agglomération n'ont pas été suivies par l'ensemble de la population dans chacune des communes. Dans beaucoup d'agglomérations, en particulier dans celles qui se caractérisent par un certain éclatement municipal, et où la ville centre ne représente pas un poids suffisant de population par rapport à l'ensemble, le débat municipal restera pour l'essentiel communal : les enjeux d'agglomération continueront de passer au second plan, et le fléchage n'y changera pas grand-chose.
(Les amendements nos 427 et 241 , successivement mis aux voix, ne sont pas adoptés.)