Il va encore être question d'une particularité des outre-mer que vous connaissez bien, monsieur le secrétaire d'État.
Un Guyanais français peut entrer au Brésil, et un Brésilien venir à Paris, sans visa touristique ; mais, sans ce visa, le même Brésilien ne peut venir ni en Guyane – la porte d'à côté –, ni en Martinique, ni en Guadeloupe, ni à La Réunion. À vol d'oiseau, la Guadeloupe est à dix minutes – et à quarante-cinq minutes en bateau – de la petite île d'Antigua-et-Barbuda, qui accueille environ 150 000 touristes américains. Or les habitants de cette île ne peuvent venir apprendre le Français, alors que nous souhaitons faire de la Guadeloupe un lieu d'excellence pour l'apprentissage de notre langue, très prisée dans toute la Caraïbe : ils doivent d'abord prendre l'avion pour se rendre à Sainte-Lucie, où se trouve l'ambassade de France, y séjourner quelques jours en attendant leur visa, revenir chez eux avant de s'envoler enfin vers la Guadeloupe. Découragés, ils vont donc apprendre le français au Canada.
Le même problème se pose pour les Barbadiens et les Trinidadiens, bref, pour tous les habitants de la Caraïbe. En d'autres termes, nous ne pouvons recevoir que des Français, sans nous ouvrir aux territoires voisins. Comme vous le savez, monsieur le secrétaire d'État, cette barrière vient d'être levée pour les Barbadiens et les Bahamiens, mais nous n'en recevons pas beaucoup. Puisque nous ne sommes pas dans l'espace Schengen, nous vous demandons d'adopter un dispositif pour désenclaver nos territoires et permettre une relance du tourisme.