Il est certain qu'il faut faire de la prévention, en particulier en milieu scolaire, ce qui n'existe pas actuellement, et expliquer aux enfants ce qu'est le dopage. Par ailleurs, il ne faut pas accuser les laboratoires, qui fabriquent des produits, non pour doper les sportifs, mais pour soulager les malades, avec des résultats souvent remarquables : l'EPO, par exemple, était initialement destiné aux insuffisants rénaux. Et s'agissant d'EPO, pourquoi les athlètes s'entraînent-ils à La Plagne, Tigne, ou Mexico ? Parce que l'on sait très bien que l'altitude, au-dessus de 2500 m, favorise la sécrétion naturelle d'EPO. Mais on ne stigmatise pas pour autant ces pratiques, alors qu'elles induisent parfois des taux d'EPO très élevés. Je signale donc que nombre de produits apparaissent quotidiennement, qui ne sont pas fabriqués pour doper les sportifs, mais qui seront manifestement utilisés dans ce but ; il s'agit par exemple de toutes les substances agissant sur la fibre musculaire et destinées, notamment, aux handicapés.
Ensuite, il faut avoir un « coup d'avance », parce que l'on sait très bien que l'on va assister à des dopages génétiques qui seront très difficiles à contrôler. Enfin, le contrôle quotidien d'un sportif, sur son emploi du temps, sur ses déplacements, même hors compétition, rend sa vie insupportable ; si l'on généralise ce « flicage permanent » avec des GPS portés en bracelet, cela deviendra épouvantable. Donc il faut de l'éducation, de la prévention, ne pas accuser les laboratoires, mais contrôler les médecins et les entraîneurs.