Tout le monde parle d'image dégradée du sport dans l'opinion lorsqu'un sportif est déclaré positif et jeté en pâture à la presse. Si c'était le cas, le tour de France n'existerait plus depuis très longtemps ; en réalité, le public se moque de cet aspect pourvu qu'il ait ses rendez-vous, ses compétitions ; et dans des disciplines très difficiles comme le cyclisme, il admet que les sportifs usent de produits dopants de la même manière que tout un chacun prend des médicaments pour travailler.
En revanche, la prévention du dopage est le sujet principal alors qu'on en parle peu. Ne pourrait-on pas établir un parallèle entre le dopage, qui est une tricherie sur la performance, et la consommation de drogues au sens large, qui est une tricherie sur la vie ? Il conviendrait, pour renforcer la prévention, que les différents acteurs en matière de santé, de justice, de sport … s'entraident et expliquent que les drogues et le dopage dégradent la santé et la société.
Je m'associe aux réticences exprimées par Serge Simon sur les contrôles anti-dopage, ayant l'exemple d'un ami, sportif de haut niveau, contrôlé positif et suspendu pendant deux ans ; il a vu sa carrière interrompue alors qu'il n'avait pas été considéré comme dopé parce que la dose était insuffisante pour modifier sa performance. Je pense qu'il faudrait instaurer une procédure permettant de prouver que la prise de substances a été planifiée et organisée dans le but d'améliorer les résultats, et aller au bout de la logique en mettant en place des sanctions pénales pour les sportifs, parce qu'il s'agit de protection individuelle, mais aussi d'une forme d'escroquerie et de vol. J'ai à l'esprit l'exemple d'une athlète française, troisième meilleure athlète du monde en sprint, devancée par deux sportives américaines, dont l'une a été convaincue de dopage et l'autre est décédée prématurément et fortement suspectée de s'être dopée. Cette athlète française s'est vue voler sa carrière !
Il est également essentiel de travailler avec les laboratoires, dont les produits sont détournés de leur destination initiale pour être utilisés comme dopants, afin que soient intégrés des marqueurs dans tous les produits. Ce procédé permettrait d'éliminer les inconvénients et les contraintes du système de gestion et d'administration anti-dopage (ADAMS) et clarifierait les choses, sans obliger les fédérations internationales à prendre position.