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Intervention de Valérie Fourneyron

Réunion du 26 mai 2010 à 10h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Fourneyron :

On n'a pas entendu ces dernières semaines le mouvement sportif, le CNOSF, se prononcer sur un élément qui me paraît extrêmement grave, à savoir les prises de positions de l'UCI qui lamine le rôle de notre agence française, affirmant publiquement qu'elle a perdu toute crédibilité. On sait que la présidence de l'UCI, avant Pat McQuaid, était assurée par Hein Verbruggen qui n'a pas brillé par ses positions sur la lutte anti-dopage. Il est aujourd'hui un membre influent du CIO. Il n'y a eu aucune réaction de la France, ni du Gouvernement, ni du CNOSF. Nous avons mis en place une autorité indépendante qui aujourd'hui dérange, peut-être parce qu'elle est efficace. Je pense que nous avons besoin aujourd'hui de prises de position sur ce sujet.

Par ailleurs, pour la première fois, nous avons un ministère de la santé et des sports. Mais le débat sur le lien entre sport et santé est loin d'être clos et il me semble qu'il nous manque un élément fort dans ce débat. On sait bien que le sport fonctionne en matière de santé un peu comme un « effet dose ». On en fait régulièrement, on va lutter contre certaines maladies de la sédentarité. On en fait beaucoup, voire beaucoup trop, avec des cahiers des charges de compétition toujours plus importants, on risque alors les pathologies de surentraînement qui sur le plan du dopage vous incitent éventuellement à aller plus loin dans ce que certains appelaient le « rééquilibrage ». En tout cas, il y a une véritable méconnaissance, encore aujourd'hui, des conséquences d'une pratique sportive très importante sur l'ensemble de nos paramètres biologiques, hormonaux et autres. Sur les conséquences de la « surutilisation » du corps humain par la pratique sportive, on a encore besoin de faire de grands progrès compte tenu notamment de la relation « maladive » et particulière que nous avons avec le médicament, qui pour nous soigne tout.

Enfin, on aurait aimé entendre parler davantage des risques de conduite addictive et des conséquences sur la santé des paris en ligne. On nous a expliqué au cours de notre dernière table ronde combien l'explosion des paris constituait un risque pour l'éthique sportive. Il ne faudrait pas, lorsqu'un « petit » gagne une étape du tour de France, qu'on se demande désormais non plus seulement ce qu'il y avait dans son bidon mais qui avait parié pour lui. Le débat sur les jeux en ligne aurait dû être abordé également sous l'angle de la santé publique et pas seulement sous l'angle financier.

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