Je souhaite tout d'abord vous présenter les excuses de notre président, M. Denis Masséglia, à qui d'autres engagements contractés précédemment n'ont pas permis d'être parmi vous ce matin.
Le sport-santé constitue une composante importante de la stratégie du CNOSF. Pour autant la place du mouvement sportif dans la lutte contre le dopage mérite quelques précisions.
Le CNOSF estime en premier lieu que la lutte contre le dopage doit être implacable. Ce principe directif de notre action nous conduit à dénoncer le dopage à la fois comme danger pour la santé des sportifs, mais aussi comme pratique contraire à l'éthique du sport.
Ce double enjeu, de santé publique et d'éthique sportive, ne doit pas pour autant faire abstraction des cas particuliers, qui exigent une certaine adaptabilité de la lutte contre le dopage, gage de sa crédibilité. Les usages thérapeutiques de certains produits considérés comme dopants doivent ponctuellement être autorisés, en contrepartie d'un contrôle rigoureux auquel le mouvement sportif participe pleinement aux côtés de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Nous aurons d'ailleurs prochainement des réunions avec des médecins des équipes de France et des fédérations sportives ainsi que des experts afin de préciser les conditions de délivrance des autorisations d'utilisation thérapeutique (AUT).
L'action du CNOSF repose sur trois piliers : la formation des personnels médicaux appartenant au mouvement sportif, mais également de ses dirigeants, des entraîneurs et de l'encadrement, la sensibilisation et la prévention.
Notre action vise plus particulièrement l'encadrement des plus jeunes sportifs. Le CNOSF s'attache à aider les fédérations, les comités régionaux olympiques et sportifs, les comités départementaux et territoriaux, notamment à travers l'organisation de réunions et de colloques. Je tiens d'ailleurs à votre disposition les actes de notre dernier colloque, qui s'est déroulé au mois de mars et a été organisé en étroite collaboration avec l'AFLD, le ministère de la santé et des sports, la police, bref tous les intervenants de la lutte contre le dopage. Un partenariat de toutes les parties prenantes constitue en effet la condition indispensable de l'efficacité de la lutte contre le dopage.
Par ailleurs, nous assumons une mission de contrôle et exerçons un pouvoir de sanction des sportifs convaincus de dopage, mission et pouvoir qui nous sont délégués par l'AFLD. Une commission ad hoc exerce ces prérogatives, et l'AFLD veille à leur bon exercice.
Je souhaiterais également insister sur le rôle essentiel du CNOSF dans la lutte contre le dopage au cours des grandes manifestations comme les Jeux olympiques. Il nous a été demandé de faire en sorte que des athlètes dopés ne puissent être sélectionnés pour les J.O., et nous y avons veillé notamment pour les J.O. de Vancouver. La commission médicale a pris en charge la localisation des athlètes et nous nous sommes également chargés du contrôle des AUT. Nous avons également accompagné l'organisation de quatorze contrôles des athlètes français, qui ont concerné le ski nordique, le patinage de vitesse longue piste, le combiné nordique et le biathlon. Aucun de ces contrôles ne s'est avéré positif.
Nous commençons d'ores et déjà à préparer les J.O. de Londres et entendons mener une action déterminée contre le dopage afin de nous éviter des déconvenues.
Notre politique anti-dopage s'inscrit pleinement dans le cadre des préconisations de l'Agence mondiale anti-dopage (AMA) et des dispositions du code mondial anti-dopage.