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Intervention de Michel Ménard

Réunion du 17 juin 2009 à 21h30
Développement et modernisation des services touristiques — Article 15

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Ménard :

Il y a vingt ans, mon épouse m'a annoncé que nous avions gagné un séjour d'une semaine aux Baléares. Il fallait juste se rendre à une petite réunion. Nous y sommes donc allés et nous avons d'ailleurs été très bien accueillis, avec force petits gâteaux et une boisson.

Très rapidement cependant, cela s'est transformé en entretien individualisé où l'on nous a posé des questions du genre : « Préférez-vous passer des vacances dans un hôtel quatre étoiles ou dans un camping ? ». Le but était d'arriver, évidemment, à nous convaincre que la solution idéale, c'était cet appartement en temps partagé situé aux Baléares.

Nous étions également mis en condition : pendant que l'on nous expliquait que c'était le dispositif idéal pour partir en vacances, de temps en temps, un heureux gagnant faisait son apparition, une cloche sonnait et les organisateurs applaudissaient en s'exclamant : « Bienvenu ! Un nouveau sociétaire nous rejoint ! C'est vraiment une bonne chose pour lui ! ».

Cela ressemble vraiment à de la vente forcée. Je vous rassure : je n'ai pas cédé à la tentation, mais qui se fait avoir ? Ce sont les personnes les plus malléables, les plus fragiles, qui cèdent sous la pression. On fait rêver souvent des personnes très modestes qui n'ont pas les moyens de devenir propriétaires d'une résidence secondaire mais qui, pour quelques dizaines de milliers de francs – les 5 000 à 6 000 euros qu'évoquait M. Chassaigne –, peuvent se payer une semaine de vacances. Évidemment, on ne les informe pas de tout ce que les orateurs précédents viennent d'expliquer, en particulier le fait que les associés qui ont acheté leurs parts pour une ou deux semaines par an, paient ensuite des charges de co-propriété importantes, et se retrouvent parfois avec des semaines difficilement utilisables.

Il y a sans doute des co-propriétaires qui sont toujours intéressés parce qu'ils disposent des bonnes semaines et que ce dispositif correspond à leur mode de vacances, mais nombre d'autres se retrouvent avec une co-propriété sur les bras sans qu'ils en aient l'utilité et en étant obligés de payer des charges. Je regrette que l'amendement voté au Sénat, qui était plus protecteur en facilitant les règles de retrait d'un associé, n'ait pas été conservé par la commission. Nous l'avons en quelque sorte repris, et Mme Le Loch le défendra. En tout cas, il faut vraiment avancer sur cette question.

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