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Intervention de Valérie Pecresse

Réunion du 24 juillet 2007 à 15h00
Libertés et responsabilités des universités — Article 5

Valérie Pecresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche :

Négatif. Une explication me semble néanmoins nécessaire, les amendements suivants portant sur les mêmes questions.

M. Mamère ne veut rien changer au mode de désignation du président. Rappelons tout de même que celui-ci est aujourd'hui désigné par 140 personnes, et que le nombre de tours de scrutin nécessaires peut aller jusqu'à vingt-trois tours ! Une université parisienne vient, après huit tours, de repousser l'élection de son président à octobre. Imaginez la légitimité de la personne élue après vingt-trois tours de scrutin ! Imaginez sa capacité de décision et son autonomie vis-à-vis des personnalités qui l'ont élue !

Ce projet de loi vise, comme l'a dit M. le rapporteur, à simplifier le mode d'élection en le calquant sur des procédures habituelles : l'ensemble de la communauté universitaire vote, collège par collège, pour désigner un conseil d'administration, dont les membres élisent à leur tour le président. Cette source de légitimité très forte n'exclut nullement la démocratie, monsieur Mamère, puisque tous les personnels, IATOSS, étudiants, enseignants-chercheurs, maîtres de conférences et professeurs pourront voter. Au contraire, j'espère que la démocratie en sortira grandie. Aujourd'hui, moins de 10 % des membres de la communauté universitaire participent à l'élection des conseils. Pourquoi ? Parce que le pouvoir est trop dilué et que ce mode de désignation du président par 140 personnes fait que l'on ne sait même pas pour qui ou pour quoi l'on vote. Au contraire, je veux de la participation, de la démocratie et du vote à l'université ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

Concernant les enseignants-chercheurs, je confirme, monsieur Mamère, qu'il s'agit bien d'une loi d'ouverture. Osons imaginer qu'un étranger, professeur ou chercheur de renommée internationale, préside un jour une université française. L'université de Californie est bien dirigée par un Français ! (Exclamations sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)

Pourquoi ne ferions-nous pas la même chose en France ? Pourquoi, si le président français de l'université de Californie souhaitait diriger une université française, ne pourrait-il pas le faire ? Il a vocation à enseigner, il peut donc devenir président d'université dans le nouveau projet de loi. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

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