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Intervention de Christophe Guilloteau

Réunion du 17 juin 2009 à 21h30
Développement et modernisation des services touristiques — Article 13 ter

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Guilloteau :

Ce soir, nous débattons du projet de loi de développement et de modernisation des services touristiques mais, au détour de ce texte, se trouve un cavalier dont l'objet est de faire implanter des infrastructures sportives dans douze grandes villes choisies par M. le secrétaire d'État.

Que les choses soient claires, monsieur le secrétaire d'État, je suis complètement d'accord avec vous : la France a le droit d'accueillir l'Euro 2016, et Lyon a le droit d'avoir un grand stade. Seulement, fallait-il en passer par une procédure comme celle que vous avez choisie ? Je n'en suis pas sûr.

Il est rare que je prenne la parole dans cet hémicycle pour intervenir sur un article, mais, ce soir, je suis un peu désabusé devant la façon dont vous procédez.

Avec un homme qui préside une grande structure intercommunale et un homme d'affaire, le département du Rhône a décidé, sans demander l'avis des élus et de la population, que Lyon devait avoir un grand stade. Pourquoi pas ? Mais est-ce à tous les contribuables du département de payer pour une structure commerciale – je le dis comme je le pense – destinée à faire des affaires, et éventuellement des transferts à 90 millions d'euros ? Je n'en suis pas certain.

Je ne suis pas sûr non plus que de tels projets rendent service à l'ensemble du sport. Monsieur le secrétaire d'État, certaines petites structures sportives ne comprennent pas ce genre de décisions. Comment allons-nous refuser aux maires l'installation d'équipements dans des communes qui ne sont classées qu'en deuxième division ou en division d'honneur ? Refuserons-nous de financer tel ou tel sport que je qualifierais de « poétique », dans les Landes ou ailleurs, au motif que cela ne relève pas de l'intérêt général ?

Par ailleurs, je ne suis pas certain que nous soyons dans les clous constitutionnels. J'ai l'impression que, ce soir, nous allons tout simplement biffer d'un trait de plume le droit de propriété parce que la représentation nationale, qui veut faire plaisir au « foot-fric », a décidé de voter cet article. Pour ma part, je ne me reconnais pas dans tout cela !

Messieurs les secrétaires d'État, l'honneur d'un parlementaire est de dire les choses et, ce soir, je les dis comme je les pense. Nous aurions mérité d'avoir, dans cette assemblée, un vrai débat sur le sport et sur les infrastructures sportives. De telles décisions ne peuvent pas se prendre au détour d'un cavalier comme l'article 13 ter, pour faire plaisir à quelques businessmen.

Je ne suis d'ailleurs pas sûr que la grande aventure du sport en sorte gagnante. Pour moi, le sport, c'est le goût de l'effort, du partage et du risque, mais pas celui du fric ! En tout cas, jamais vous ne me ferez voter un tel article. (Applaudissements sur les bancs du groupes GDR et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

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