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Intervention de Laurence Dumont

Réunion du 20 mai 2010 à 9h30
Parité des candidatures aux élections législatives — Article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Dumont :

Dans le prolongement des propos tenus par Mme Marie-Jo Zimmermann, j'estime pour ma part que l'adoption de ce texte n'entraînera pas de conséquences insupportables, puisque la situation sanctionnée par de telles pénalités ne se présentera plus. La perspective d'être privés de financement public sera tellement insupportable pour les partis politiques que, de toute façon, ils s'organiseront pour présenter autant de femmes que d'hommes aux élections législatives.

À ce propos, force est de reconnaître que l'opinion publique est bien en avance sur ce que les élus peuvent dire dans cet hémicycle et ce que certains partis politiques peuvent faire. Nous qui passons nos week-ends dans nos circonscriptions, nous y entendons souvent des remarques sur un hémicycle souvent vide – cela, on peut l'expliquer – et, surtout, composé à 80 % d'hommes sexagénaires en costume gris.

Pourquoi réserverions-nous l'application du principe de parité, comme le préconise M. Copé, président du groupe UMP, aux conseils d'administration ? Pourquoi imposerions-nous aux entreprises des pratiques que nous ne ferions nôtres qu'à un degré bien moindre ?

J'en viens, monsieur le secrétaire d'État, à l'argumentation que vous avez développée à propos des scrutins locaux. Pour ma part – veuillez m'excuser de prendre mon cas pour exemple –, j'ai été élue députée en 1997, sans avoir de mandat local, et dans une circonscription qui n'avait jamais été à gauche. Expliquez-moi donc pourquoi nous, les femmes, devrions avoir ce que Marylise Lebranchu appelait « le CAP », pourquoi nous devrions faire le parcours du combattant. Bien sûr, c'est souvent ainsi que cela se passe, mais pourquoi voulez-vous nous cantonner aux mandats locaux, alors que le texte que nous avons déposé et que nous examinons aujourd'hui s'attache à faire en sorte qu'il y ait, à terme, autant d'hommes que de femmes parmi les parlementaires, que ce soit à l'Assemblée nationale ou au Sénat, même si le Sénat a pris une légère avance sur nous ?

D'ailleurs, contrairement à ce que vous avez dit dans votre discours, il ne s'agit pas, aujourd'hui, de proposer une modification du mode de scrutin. Nous voulons seulement éviter que des partis politiques paient pour évincer la représentation des femmes à l'Assemblée nationale. Cela nous paraît contreproductif, et nous le constatons aujourd'hui, compte tenu du nombre de femmes qui siègent dans cet hémicycle. Tous les partis font ce calcul qui ne permet pas aux femmes d'accéder en nombre suffisant à la candidature. Nous voulons donc rendre cette hypothèse « insupportable » – nous revenons toujours à ce mot.

Vous connaissez l'adage : là où il y a une volonté, il y a un chemin. Nous vous en proposons un, qui consiste à ramener à zéro une part du financement public des partis politiques. De votre côté, vous nous proposez une politique du pas à pas, mais nous ne voyons même pas le premier pas que vous nous proposez pour faire en sorte que, demain, aux prochaines élections législatives, il y ait un plus grand nombre de femmes dans les candidatures.

La proposition du groupe socialiste est devant vous, sur la table, mais vous parlez beaucoup d'autre chose. Nous voudrions au moins, dans ce débat, avoir l'occasion de discuter de vos propositions pour faire avancer la parité. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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