Il est impossible d'accepter un tel retour en arrière alors même que tous les responsables politiques, de gauche comme de droite, revendiquent une meilleure place des femmes dans notre société. Cette contre-réforme territoriale va, ni plus ni moins, écarter les femmes de la vie politique à l'heure où elles subissent encore de fortes discriminations dans de très nombreux domaines : accès à l'emploi et aux responsabilités dans l'entreprise, discrimination salariale, inégale répartition des tâches domestiques les obligeant à faire deux journées en une, niveau de retraite plus faible que celui des hommes, surreprésentation des femmes dans les chiffres du chômage… La liste est trop longue pour être exhaustive, mais elle montre tout le chemin qui reste à parcourir pour donner l'égalité réelle des droits à 50 % de nos concitoyens.
Pourtant, des propositions ont été faites pour faire avancer la parité élective, tel cet amendement déposé par nos collègues sénateurs socialistes en 2006, qui proposait l'abaissement du seuil du scrutin proportionnel à 2 500 habitants pour les élections municipales. Cet amendement, qui ne visait pourtant pas le portefeuille des formations politiques, fut rejeté par la majorité UMP. Alors je me tourne vers elle, vers vous, chers collègues : allez-vous une fois de plus refuser de faire avancer la parité ? Si vous ne voulez pas entendre nos arguments, écoutez au moins le Premier ministre, François Fillon, qui s'est dit, à l'occasion de la conclusion des états généraux de la femme, à Paris, « favorable à un renforcement très dur des pénalités financières pour les partis politiques qui ne respectent pas la parité ». Nous applaudissons des deux mains et nous sommes prêts à le prendre au mot ! Soyez même assurés que nous serons magnanimes et que nous accepterons sans mal que vous justifiiez votre vote en faveur de notre proposition en invoquant la cohérence avec la position officielle du Premier ministre. Chiche !
Notre seul objectif est de faire avancer la cause des femmes, car nous avons l'intime conviction que ce sera un progrès de plus au profit de l'humanité. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)