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Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 20 mai 2010 à 9h30
Parité des candidatures aux élections législatives — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou :

Quant au Parti socialiste, il a présenté près de 47 % de femmes – ce qui n'est pas exactement la parité – et a payé un peu plus de 500 000 euros. C'est certes huit fois moins que l'UMP, mais nous ne nous en glorifions pas, parce que nous pensons que ce chiffre devrait être ramené à zéro (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC) et qu'il y a là un gaspillage des fonds publics.

Certains pensent qu'il faudrait laisser du temps au temps et que la parité sera atteinte progressivement, spontanément, à la fin du siècle. On a entendu cela lors des débats au sein de la commission des lois. Comment peut-on encore, aujourd'hui, oser tenir des propos de ce genre ?

Bien sûr, nous aurions préféré que les choses se fassent spontanément. Nous aurions préféré qu'il n'y ait pas besoin de modifier la Constitution comme nous l'avons fait il y a onze ans, ni de voter une loi comme nous l'avons fait il y a dix ans, ni de vous proposer encore une autre loi aujourd'hui. Mais la parité ne se fait pas. Par conséquent, aujourd'hui, nous sommes lassées. Nous voulons une initiative forte, nous ne voulons plus des verrous qui empêchent l'émergence d'un vivier de candidates à la vie politique. Nous ne voulons pas que la parité soit renvoyée aux calendes grecques : en 2022, nous dit Mme Brunel – qui a beaucoup de mérite par ailleurs – ou en 2034, comme nous le dit, pour le regretter, la présidente du collectif Elles aussi.

Il est temps de se saisir de ce problème, et de prendre au mot le Premier ministre. Je rappelle que M. François Fillon, devant l'Assemblée générale des femmes, a tenu des propos sans aucune ambiguïté. Il a demandé un renforcement des pénalités financières pour les partis qui ne respectent pas la parité, et la mise en place de « dispositifs qui soient insupportables ». Or, contrairement à ce qu'affirme le Premier ministre, la droite, mis à part quelques exceptions – et je salue votre action, madame Zimmermann, comme celle de Mme Brunel –, tourne majoritairement le dos à l'objectif de parité.

Mme Brunel a fait des efforts, que nous apprécions, pour convaincre son groupe d'avancer. Vous en avez fait aussi, madame Zimmermann, mais contrairement à ce qui a été déclaré dans la presse, aucune proposition de loi UMP, sur la base des propositions de Mme Brunel, n'est accessible sur le site de l'Assemblée. Vous nous avez dit qu'il fallait qu'elle soit déposée. Mais à ce jour, elle n'est même pas enregistrée. Alors, de qui se moque-t-on ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

La rapporteure générale de l'Observatoire de la parité est mise en difficulté au sein de son propre parti et n'obtient pas le soutien nécessaire pour déposer son texte.

Nous la soutenons, même si – et c'est là une différence importante avec la proposition de Mme Brunel – nous ne sommes pas favorables à des quotas. Nous ne nous en satisfaisons pas. Nous voulons la parité, cinquante-cinquante, parce que c'est la seule option qui soit compatible avec la révision constitutionnelle de 1999. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Nous voulons la parité, et la parité, ce ne sont pas des quotas de 20, 30, ou 40 %. C'est moitié-moitié, parce que les femmes sont la moitié de l'humanité.

Quant à votre projet de création des conseillers territoriaux, toutes les projections réalisées montrent que les conseillères territoriales occuperaient moins de 20 % des sièges, alors que les assemblées régionales comptent aujourd'hui près de 50 % de femmes.

Comment, monsieur le secrétaire d'État, peut-on prétendre, comme vous l'avez fait tout à l'heure, que les femmes seront satisfaites de se voir attribuer des postes de remplaçantes ?

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