L'effectif a beaucoup évolué depuis mon arrivée, en 2001. Quand j'ai pris la direction de l'établissement en 2002, le musée souffrait d'un déficit de personnel : il n'y avait que le directeur-conservateur, un secrétaire général à temps plein, un chef de la surveillance et des agents de surveillance. Si l'on souhaitait mener des opérations d'envergure, il fallait recruter du personnel. C'est pourquoi nous avons lancé, avec succès, une politique de recherche de mécénats. Grâce à ceux-ci, nous avons embauché des contractuels pour des fonctions de régie d'oeuvre, capitales pour l'organisation d'expositions, et de récolement – puisque nous avons une obligation de récolement décennal. Une personne a également été recrutée pour la documentation, la communication et la recherche de mécénats avec le secrétaire général.
Ce personnel supplémentaire, payé par le musée – je préférerais qu'il le soit par le ministère ! –, est absolument indispensable. Certes, le musée Gustave-Moreau renvoie l'image d'un petit musée, en raison du nombre de ses visiteurs, mais il possède une collection très importante, riche de 20 000 oeuvres. Sachant qu'une aquarelle de Gustave Moreau peut valoir 600 000 euros sur le marché, c'est un trésor national ! Il nous faut donc un personnel suffisant.
Je suis très satisfaite de l'équipe actuelle, que j'ai en partie recrutée. L'intérêt des petits musées, c'est qu'on peut y faire beaucoup de choses ; le personnel y est heureux et motivé.
La particularité des musées français, c'est leur immense diversité, en matière de fonctionnement administratif comme de création. Il faut préserver cette diversité, donc les petites structures – de même que, du point de vue économique, il est important qu'il y ait dans un même pays des petites entreprises, des moyennes entreprises, des grandes entreprises et des multinationales. Chaque musée est une aventure particulière. Nous avons la chance, nous autres conservateurs, de faire des métiers qui répondent à des passions. Quelle que soit la structure administrative, il est toujours possible de valoriser une collection.