La stratégie des grands organismes de recherche doit s'inscrire dans celle des pôles de compétitivité. Dans le secteur des sciences de la vie et de la santé, l'objectif premier des pôles étant de favoriser l'accès à l'innovation dans le domaine thérapeutique, clinique et préclinique, nous devons faire l'interface avec les industriels et leur proposer sur place, d'une part une recherche en amont, d'autre part un soutien technologique.
Sur un total de soixante et onze pôles de compétitivité, douze oeuvrent dans notre secteur. L'INSERM participe à neuf d'entre eux ; il est par ailleurs membre des conseils d'administration de Medicen Paris Région, de Cancer-Bio-Santé et de Lyonbiopôle. De même, ses équipes participent à 62 % des projets de Medicen Paris Région, à 64 % de ceux de Lyonbiopôle et à la moitié de ceux de Cancer-Bio-Santé.
Pour que cette participation nous soit profitable, il faut, premièrement, que les industriels – grands laboratoires pharmaceutiques comme PME – définissent préalablement les grands enjeux du secteur et que le pôle soit doté d'une stratégie de développement, complémentaire de la nôtre et, deuxièmement, que tous les acteurs concernés soient impliqués dans sa mise en oeuvre.
Notre modèle, c'est la plateforme technologique européenne « Initiative Médicaments Innovants », l'IMI. Dans ce cadre, les industriels ont préalablement déterminé leurs besoins, en toute indépendance, puis ont lancé dix-huit appels à propositions, à charge pour les organismes de recherche d'y répondre. Quatre goulets d'étranglement ont été définis comme des axes stratégiques prioritaires pour l'industrie pharmaceutique : améliorer la détection précoce de la sécurité d'un médicament, afin qu'en cas d'effets secondaires on puisse arrêter son développement le plus rapidement possible, sans attendre d'avoir dépensé des sommes astronomiques ; définir des indicateurs d'efficacité ; améliorer la gestion des connaissances, de manière à savoir où elles se trouvent et comment les utiliser ; développer l'éducation et la formation. Finalement, quatorze projets ont été retenus ; cinq bénéficient d'une participation française, trois étant coordonnés par l'INSERM.
Voilà ce que pourrait être, à une échelle inférieure, le fonctionnement des pôles de compétitivité.