Nous vous remettrons également un document. D'ores et déjà, je tiens à rappeler que Force Ouvrière avait souligné avec force que la loi du 3 mai 1996 relative aux services départementaux d'incendie et de secours ne comportait pas de volet financier. Nous jugions utopique la promesse d'une départementalisation à coût nul, notre prévision s'est largement vérifiée.
De plus, les municipalités ont cessé d'investir quand la perspective de la loi de décentralisation a commencé à s'affirmer. Lorsque la loi a été adoptée, des retards parfois considérables s'étaient installés en termes d'effectifs, de matériels, de bâtiments. La hausse des budgets destinés aux SDIS a été la conséquence d'une nécessaire remise à niveau.
La départementalisation a aussi entraîné la mise en place du régime indemnitaire des sapeurs-pompiers professionnels, qui avait été retardée, contrairement à celle des autres fonctionnaires territoriaux. Cette situation explique aussi la hausse actuelle des coûts.
Troisième point, monsieur le Rapporteur, vous partez de la constatation que le nombre d'interventions des sapeurs-pompiers n'avait pas augmenté pour vous interroger sur les justifications de l'accroissement du nombre de sapeurs-pompiers professionnels et de la hausse des coûts. Mais les techniques opérationnelles des pompiers ont changé ! Dans les années 1990 à 1995, une intervention de secours routier auprès de trois victimes était, la plupart du temps, conduite au moyen d'un seul véhicule de secours et d'assistance aux victimes (VSAV). Le cas échéant, ce VSAV était utilisé pour transporter les trois victimes. Aujourd'hui, une même intervention sera menée avec trois VSAV, et donc trois fois trois sapeurs-pompiers. Nous avons dû réapprendre entièrement notre métier ! Les interventions engagent beaucoup plus de personnel aujourd'hui qu'il y a dix ans. L'évolution du nombre d'interventions n'est donc pas le critère pertinent pour analyser l'augmentation des coûts.