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Intervention de André Chassaigne

Réunion du 26 novembre 2007 à 18h00
Développement de la concurrence au service des consommateurs — Avant l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Les Restos du Coeur et d'autres associations similaires constatent, depuis quelque temps, que de plus en plus de personnes ont recours à leurs services, alors même qu'elles occupent un emploi. Les salariés payés à hauteur du SMIC – 15 % des actifs, et pas seulement en début de carrière – alimentent ces cohortes de travailleurs pauvres. Nous avons tous l'occasion de constater, dans nos permanences, la montée de cette précarité.

La plupart du temps, ces salariés ne parviennent pas à assurer la satisfaction de leurs besoins élémentaires – se loger, se nourrir, se déplacer – sans devoir systématiquement rogner sur la dépense. La baisse de quelques centimes du prix du beurre que leur offriront peut-être Carrefour ou Casino ne changera pas grand-chose en termes de pouvoir d'achat pour ces personnes, pas plus que la non-facturation du temps d'attente sur les hotlines des services après-vente !

Les dépenses contraintes ont augmenté de toutes parts depuis 2002 : l'ouverture à la concurrence du secteur de l'énergie a provoqué une hausse sans pareille du prix de l'énergie – notamment du gaz – au détriment des ménages les plus modestes, qui se retrouvent parfois dans l'impossibilité de s'acquitter de leurs factures d'énergie. L'introduction d'une franchise médicale supplémentaire ne manquera pas d'entraîner de nouveaux coûts pour les personnes malades. Quant aux attaques portées contre le service public, hypocritement dénommées « réformes » – je pense à la refonte de la carte judiciaire, ou encore au démantèlement de l'implantation territoriale de nombreux services de l'État –, elles contraindront nombre de nos concitoyens, surtout dans les zones rurales, à utiliser davantage leur voiture, avec les dépenses que cela implique.

Ces coups portés au pouvoir d'achat des ménages les plus modestes ne sont d'ailleurs pas le fruit de la fatalité, mais de vos choix politiques : volonté de mettre à mal le service public et faillite organisée de l'État avec des cadeaux fiscaux inconsidérés ne sont pas pour rien dans les problèmes que nous rencontrons actuellement !

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