Si nous en sommes là, c'est que les politiques du médicament menées depuis dix ou vingt ans n'ont pas abouti aux résultats escomptés. Tout a été essayé : les sanctions et la maîtrise médicalisée n'ont abouti qu'à une augmentation généralisée des prescriptions. Seules trois orientations ont produit des effets : le déremboursement, mais je n'y suis pas favorable ; la campagne « Les antibiotiques, c'est pas automatique ! », qui a entraîné une baisse de 19 % des ventes, même si les dépenses de médicaments continuent de croître, compte tenu de la mise sur le marché de nouveaux produits ; le médecin référent, qui renforce la relation entre le médecin et son patient.
Cette augmentation pose-t-elle un problème sanitaire ? La France manque cruellement de statistiques sérieuses sur les conséquences des prescriptions ; cela participe de la désorganisation du secteur, marqué par l'absence de gouvernance.
L'article 8 du code de déontologie médicale dispose :
« Dans les limites fixées par la loi, le médecin est libre de ses prescriptions qui seront celles qu'il estime les plus appropriées en la circonstance.