Le médecin prescripteur intervient en bout de chaîne. Il a été formé essentiellement à l'hôpital, avec des médicaments princeps. Il est soumis à des informations diverses, plus ou moins objectives, de la part des délégués de l'assurance maladie (DAM), qui passent une ou deux fois par an, des délégués médicaux, qui leur rendent visite cinq ou six fois par semaine, voire davantage, ou par le biais de courriers des caisses.
Les médecins sont pour la plupart de grands professionnels mais il leur est difficile de faire le tri entre ces informations contradictoires, d'autant que la prescription est rédigée à l'issue d'une négociation avec le patient. Les médecins ne sont pas formés pour acquérir l'esprit critique nécessaire ; ils se le forgent au fil de la pratique. J'appelle de mes voeux une formation et une information neutres, objectives, pédagogiques, accessibles aux médecins et d'une intensité équivalente à celle de la visite médicale, sur des disciplines comme la pharmacologie ou la iatrogénie, à partir d'un fonds dédié, constitué en partie par l'industrie.