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Intervention de Robert Nicodème

Réunion du 22 novembre 2007 à 9h00
Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Robert Nicodème :

Nous sommes d'accord sur le constat de la consommation de médicaments.

Cela tient tout d'abord au fait que, en France, le médicament est globalement bien remboursé et qu'il ne coûte presque rien au patient.

Par ailleurs, sa prescription n'est finalement pas très encadrée. Du fait de la visite médicale, c'est souvent le plus cher et le dernier médicament qui est prescrit, bien que l'amélioration du service médical rendu ne soit pas très importante car, je l'ai souligné, le médecin ne la connaît pas.

Vous évoquez le paiement à l'acte, mais il n'est absolument plus nécessaire de s'en prendre à lui, car, aujourd'hui, tous les jeunes médecins généralistes veulent être salariés. En effet, ils préfèrent très largement être praticiens hospitaliers, avec le salaire correspondant, les gardes payées et un repos compensatoire, qu'exercer en ville ! C'est bien pourquoi nous sommes persuadés qu'il est nécessaire d'aller vers des maisons médicales avec un statut particulier pour les médecins, qui viendraient par exemple y travailler deux ou trois jours et qui y prendraient leurs gardes de nuit.

S'agissant du médicament, ce sont les règles de prise en charge qui font défaut. En Angleterre, on n'opère pas un patient qui a besoin d'une intervention cardiaque tant qu'il n'a pas arrêté de fumer. En France, lorsqu'un patient obèse présente un taux trop élevé de cholestérol, on ne lui demande pas d'arrêter de boire, de fumer et de trop manger avant de lui donner un médicament. Cela n'est pas dans notre culture : d'un point de vue éthique nous considérons qu'il faut le protéger contre le risque d'accident cardio-vasculaire en lui donnant le médicament. Mais, en fait, les choses sont plus compliquées que cela : quand on dit que ce patient ne fait pas les efforts nécessaires parce qu'il a des problèmes psychologiques, force est de remarquer que ces problèmes peuvent l'empêcher d'arrêter de fumer mais pas de consulter, de suivre un régime mais pas de prendre ses médicaments. Quand on parle d'êtres humains, il est parfois difficile de raisonner en termes statistiques…

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