Conforté dans cette conviction par plusieurs études, j'ai d'abord pensé que, comme celui de Goethe pour l'Allemagne ou celui de Cervantès pour l'Espagne, le nom de Victor Hugo était celui qui correspondait le mieux à la vocation de l'établissement public, car Hugo représente la France mieux que tout autre écrivain. Mais, par l'intermédiaire de Jean-Pierre de Launoit qui les représente à Paris, les Alliances françaises ont souhaité des actions et des initiatives communes avec la nouvelle agence culturelle, et nous avons décidé de placer ces entreprises sous un signe commun, un logo obéissant à la même charte graphique pour AF, Alliance française, et IF, Institut français, en laissant à chaque alliance et institut le soin d'y ajouter un autre nom emprunté à la culture locale. La dénomination « Institut français - Victor Hugo » suivie de « Léopold Sédar Senghor », par exemple, serait en revanche trop longue.
Les 450 alliances et 200 instituts pourront donc utiliser un nom correspondant au pays où ils sont situés, car cette réforme nous invite à nous imprégner des cultures locales – de la culture de la diversité. Nous ne pouvons plus, aujourd'hui, proposer seulement Chopin ou la Comédie française. J'espère que l'agence culturelle nous ouvrira sur la création contemporaine et sur l'avant-garde en nous permettant de côtoyer les sculpteurs, les musiciens et les peintres locaux. Mais nous n'allons pas inscrire cela dans la loi. D'ailleurs, c'est gagné d'avance. Frédéric Mitterrand et moi-même vous proposerons très prochainement des activités communes Institut français-Alliance française.