C'est en général impossible. Cela demande de disposer des études en cause, de prendre le temps de les analyser. Or, les experts consultés peuvent avoir un avis différent sur la même étude. D'autre part, spécialement en matière de santé et d'environnement, l'évaluation des risques est très complexe : souvent, pris un à un, ces risques sont extrêmement faibles, mais s'ils concernent l'ensemble de la population, ils peuvent avoir un impact sanitaire très important – c'est typiquement le cas de la téléphonie mobile. Les experts se battent en comparant les réactions de leurs rats respectifs. Or, selon les hypothèses retenues, on peut arriver à des risques cumulés considérables ou à un risque nul. C'est ainsi qu'on attend depuis trois ans le résultat de la grande étude épidémiologique « Interphone », menée dans le cadre du Centre international de recherche sur le cancer : les meilleurs experts d'Europe ne s'accordent pas sur des conclusions, parce qu'ils ne s'accordent pas sur les facteurs de risques.