Les pesticides, la santé au travail préoccupent également au plus haut point les politiques. Or, le dialogue à trois – citoyens, politiques et experts – est très difficile, car l'apport des experts est en permanence contesté, alors qu'il devrait être déterminant.
Il est vrai que peu d'experts sont indépendants, me semble-t-il. Les chercheurs, les universitaires le sont a priori mais, pour la téléphonie, beaucoup d'experts sont des personnes qui travaillaient dans ce secteur ou qui s'y sont reconverties. Comment s'assurer de leur indépendance réelle ?
Par ailleurs, avez-vous mesuré l'importance de vos futurs rapports, dont les politiques vont s'emparer pour prendre des décisions ? Vous allez toucher à la vie de nos concitoyens et rendre les choses difficiles pour les politiques s'ils sont trop compliqués.
Alors que les accidents de la route tuent 5 000 à 6 000 personnes par an dans une grande indifférence, le risque chimique, qui a provoqué peu d'accidents en trente ans, est beaucoup plus mal accepté. Cela nous a amenés à élaborer des plans de prévention des risques technologiques, mais aussi à prendre des précautions extrêmes, qui vont jusqu'à déplacer des populations, racheter des maisons et frapper d'exclusion certains périmètres.