Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de secrétaire nationale de la CFE-CGC

Réunion du 12 mai 2010 à 9h30
Commission des affaires sociales

secrétaire nationale de la CFE-CGC :

Il ne faudrait pas laisser croire aux Français qu'elle suffirait à tout régler, alors qu'elle ne résoudra aucun problème, quand elle ne contribuera pas à accentuer les écarts de traitement si elle aboutit à garantir à la fonction publique un niveau de pension supérieur au privé.

En ce qui concerne la question de la précarité, la CNAVTS a entamé en 2008 une réflexion sur les moyens de limiter l'incidence des cassures dans les parcours professionnels, telles que la maladie ou le chômage – sur le niveau des pensions. Aujourd'hui, en effet, les périodes de chômage sont prises en compte pour le calcul des retraites, non pas sur la base du salaire d'activité, mais sur des bases forfaitaires. Cette réflexion recoupe la question de l'assiette des cotisations, une assiette plus large devant permettre de mieux valoriser ces périodes de rupture.

Comment pourrais-je nier la pénibilité au travail, monsieur Gremetz, alors qu'ayant travaillé dans l'industrie chimique, j'ai pu y mesurer les effets du travail posté ? Je dis simplement que c'est d'abord au sein des entreprises que ces difficultés doivent être résolues, via une autre organisation du travail, et que la pénibilité ne pourra pas être financée par les régimes de retraite. Cette question relève davantage de la santé au travail et doit, en tant que telle, faire l'objet d'une prise en charge au niveau de l'entreprise et des branches professionnelles, ce qui n'exclue pas une contribution de la collectivité au titre de la solidarité nationale. J'ajouterais, au risque de vous déplaire, que la durée d'exposition à la pénibilité ne me semble pas devoir nécessairement ouvrir droit à une retraite anticipée, même si ce critère ne peut pas être négligé. La CFE-CGC préconise d'ailleurs la mise en place d'un « curriculum laboris » tenu par la médecine du travail, qui permettrait de mesurer l'exposition au risque ou à la pénibilité durant le parcours professionnel. Ces questions me semblent, en effet, relever d'abord d'une logique médicale.

Il faudrait peut-être inscrire cette question de la pénibilité dans une logique de réinsertion professionnelle, qui permettrait à des salariés de s'orienter vers d'autres emplois, plutôt que dans une logique de retraite anticipée. Sans remettre en cause les acquis de la fonction publique, comment ne pas s'interroger sur l'étendue des avantages liés à la reconnaissance de la pénibilité dans certaines filières, quand on voit que beaucoup d'infirmières exercent dans le privé après avoir fait valoir leurs droits à la retraite anticipée dans le public ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion