Ce n'est pas mon rôle d'opérer cette distinction. Mais, tant que ces dispositifs favorisent l'emploi, même peu qualifié, il faut les maintenir.
Bien évidemment, monsieur Gremetz, la politique salariale joue également un rôle fondamental dans l'équilibre des caisses de retraite, puisque les cotisations de retraite pèsent sur la masse salariale. Savez-vous que les revenus de 33 % des affiliés de l'AGIRC sont en dessous du plafond de la sécurité sociale ? On voit qu'il y a un vrai problème de grille salariale dans notre pays, et ce n'est pas sans conséquence pour les retraites. Nous pouvons en revanche nous féliciter de notre politique familiale, puisque notre taux de natalité nous permet d'envisager un âge de départ à la retraite plus précoce qu'en Allemagne.
La valeur du bouclier retraite devra évidemment être proportionnelle au salaire, la carrière devant traduire la reconnaissance du mérite et du travail. Conformément à ce principe, il faut préserver le lien entre le salaire et la retraite. La vraie question est de savoir quel salaire devra servir de base de calcul pour fixer le taux de remplacement. Le problème n'est pas aussi simple que dans la fonction publique, où le dernier traitement est toujours le meilleur, ce qui – autre inégalité entre les deux régimes – n'est pas forcément le cas dans le privé, où les parcours professionnels sont plus heurtés. Il faudra donc retenir une autre base de calcul.