Si le système politique yéménite est « singulier », monsieur Bonnefoy, c'est parce qu'il est essentiellement tribal, que les premières élections n'ont eu lieu qu'en 1971 et que la démocratie est née de la guerre civile. Dans ces conditions, le gel du processus électoral ne résulte-t-il pas des tensions entre le pouvoir central et les tribus, lesquelles étaient finalement porteuses de la démocratie avec le passage des affrontements guerriers en affrontements verbaux au sein du Parlement ?
Par ailleurs, si le système s'est « grippé », le report des élections n'explique-t-il pas – au-delà des trente-deux ans de pouvoir du président Saleh et du contexte international –la crispation actuelle entre le pouvoir central et les tribus ?
Enfin, comment expliquer le conflit entre le pouvoir et les Houthistes de Saada, tous deux zaïdites ?