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Intervention de Gérard Rodriguez

Réunion du 5 mai 2010 à 9h30
Commission des affaires sociales

Gérard Rodriguez, conseiller fédéral pour l'activité retraite :

À propos de l'importance de la démographie dans le déséquilibre financier, il faut souligner que l'évolution démographique n'est pas nouvelle et que l'augmentation de notre espérance de vie ne doit pas, comme c'est parfois le cas, être présentée comme un handicap pour le pays ! Mais l'espérance de vie n'est pas tout : il faut aussi vivre en bonne santé. D'ici à 2050, le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans va fortement augmenter. Plutôt que de déclarer que c'est un problème insurmontable, il faut évaluer les besoins de cette population et faire en sorte qu'elle ait un revenu convenable pour faire face à ceux-ci. Certes, nous vivons plus longtemps, mais aucune loi divine n'en infère qu'il faille travailler plus longtemps. Le progrès de la civilisation, c'est que la forte augmentation de la productivité du travail qui s'est produite, et donc celle des richesses créées, serve aux besoins de financement futurs des retraites. Sinon, il faut dire à qui elles doivent profiter…

Pour ce qui est de l'alignement entre le public et le privé, avant de brandir la question des six mois, il faut analyser à fond les modes de calcul. Il y a plusieurs termes à prendre en compte. La durée n'est pas prise en considération de la même façon dans le public et le privé. Revenir sur la règle des six derniers mois, c'est vouloir sans le dire augmenter la contributivité des régimes. Je prends le pari que très rapidement, après avoir imposé un recul dans la fonction publique, on commencera à soulever la question du calcul de la durée dans le privé… qui n'est pas fondé, je le rappelle, sur les heures effectives de travail. Dans le privé, il faut 200 heures de SMIC pour valider un trimestre. Or, un rapport de la Cour des Comptes propose déjà de prendre comme référence 300 heures de SMIC, ou 450… voire la durée effective d'activité ! Ce qui conduirait à une baisse dramatique des pensions dans le privé, en particulier pour les femmes qui sont plus touchées par le temps partiel contraint. Le débat sur les six derniers mois n'est donc qu'un prétexte : dans les faits, il n'y a pas tant de différence entre les pensions du privé et du public. Je connais des cadres supérieurs sortis des grandes écoles et retraités de la fonction publique après une très belle carrière : ils ont 3 000 euros de pension ! Il y a beaucoup de fantasmes qui courent sur le sujet : il faut tout mettre sur la table.

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