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Intervention de Yves Aubin de la Messuzière

Réunion du 5 mai 2010 à 9h30
Commission des affaires sociales

Yves Aubin de la Messuzière, membre de la commission exécutive fédérale de la Confédération générale du travail, CGT :

Pour commencer par la pénibilité, le problème est que les points d'accord n'ont pas été actés. Le Medef a refusé de signer un protocole de désaccord à la fin de la négociation, mais nous nous étions rejoints sur trois critères : efforts physiques et psychiques, environnement agressif et rythmes de travail. La crainte des employeurs et des pouvoirs publics était que tous les salariés puissent en profiter pour s'engouffrer dans la brèche du départ anticipé. Pour l'éviter, il faut s'appuyer sur le travail des chercheurs. M. Serge Volkoff, notamment, a beaucoup travaillé sur les critères qui permettent de repérer les situations de pénibilité. Il faut distinguer entre les états de pénibilité qui relèvent de l'invalidité et ceux qui peuvent être corrigés par un changement d'organisation du travail. Nous disposons de toutes les recherches nécessaires, il faut maintenant une volonté politique.

Sur ce sujet, nous ne sommes pas disposés à reprendre les négociations avec le Medef. Nous avons travaillé à fond pendant trois ans et demi pour n'aboutir à rien. C'est aux pouvoirs publics, désormais, de prendre la main pour définir le cadre avant de renvoyer le dispositif dans les branches, pour qu'elles puissent discuter chacune de leurs particularités, mais sans leur laisser l'opportunité de repousser l'échéance.

La question du pouvoir d'achat des retraités ayant un impact direct sur les prélèvements, il faut rappeler qu'ils ne sont pas des parasites vivant aux crochets des actifs – une opinion qui transparaît parfois dans le débat d'aujourd'hui. Leur poids dans la croissance, par le biais de la consommation, et dans la vie associative et politique, est primordial.

En ce qui concerne les départs à la retraite à 61, 62 puis 63 ans, nous constatons hélas que les ballons d'essai deviennent de plus en plus monnaie courante. L'information a certes été démentie, mais le but était sans doute de préparer l'opinion à des mesures de ce type.

Enfin, pour les différences entre public et privé, la CGT propose la mise en place d'une maison commune des régimes de retraite. Il nous semble que la question est largement méconnue : on fait souvent apparaître les salariés du secteur public comme des privilégiés et ceux du privé comme des bannis, sans tenir compte des différences de carrières. Celles-ci sont linéaires dans le public, alors que dans le privé, les six derniers mois d'activité sont souvent six mois de chômage ! Parce qu'on finit souvent sa carrière à un salaire plus bas qu'auparavant dans le privé, nous sommes favorables à la prise en compte des dix meilleures années – mais pas des vingt-cinq, comme aujourd'hui.

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