Il faut également chercher les causes et aider à leur résorption. C'est une évidence : à côté des pollutions urbaines et des pollutions industrielles, il existe des pollutions agricoles qui pèsent très lourdement sur la qualité de l'eau dans notre pays. Ce n'est pas stigmatiser une profession que de dire cela. Mais il faut donner aux agriculteurs les moyens d'accéder à d'autres méthodes culturales. Je ne reviens sur notre discussion sur les phytosanitaires, mais je crois que c'est dans ce sens qu'il faut aller.
De la même façon, il faut encourager, partout où on le peut, la culture biologique. Notre collègue Martin a parlé de la Champagne tout à l'heure pour essayer d'amoindrir le choc du plan phyto, en disant que l'utilisation de ces produits avait déjà baissé de 50 %. Cela ne va pas dans le bon sens. Des vignobles entiers, aujourd'hui, se tournent vers la culture bio pour la vigne. Sur les 12 000 hectares du vignoble de Bergerac, 800 hectares se partagent entre le bio et la conversion en bio. Ce n'est donc plus du tout une démarche anecdotique. C'est en passe de devenir la généralité. Il faut encourager par tous les moyens ces méthodes culturales qui seront plus respectueuses de l'environnement.
D'autres procédés doivent être utilisés, comme celui de la méthanisation dont on a parlé ce matin. Là aussi, les pouvoirs publics devraient réaliser des efforts considérables si on veut non seulement aider le monde agricole, mais également protéger l'environnement. Notre pays est en retard sur ce point, notamment par rapport aux pays d'Europe du Nord. Les producteurs de porcs et les responsables de la filière porcine nous expliquent que l'un des éléments déterminants de la distorsion de concurrence entre eux et les Allemands, c'est le faible recours à la méthanisation en France.
C'est grâce aux Verts – tu vois, je te rends hommage, Yves : les Verts allemands ont pesé sur le gouvernement pour qu'une diversification des approvisionnements énergétiques intervienne, et l'accent a été mis sur la méthanisation. Sur ce point, beaucoup d'efforts, en Bretagne notamment, restent à faire.
La situation actuelle ne peut pas durer, j'en suis persuadé. Nous ne pouvons pas nous contenter de la visite du Premier ministre sur les plages pendant l'été, nous ne pouvons pas voir sans réagir le phénomène se reproduire chaque année. Il ne s'agit pas non plus de stigmatiser une profession et de la laisser toute seule face aux difficultés – les difficultés économiques du monde agricole sont réelles. Il ne s'agit pas d'enfoncer les gens. Il faut les aider s'en sortir. C'est leur intérêt et l'intérêt général de notre pays.