Je n'ai pas eu l'honneur ni le plaisir de participer à la mission d'information sur l'éolien. Mais, depuis la sortie du rapport, j'ai suivi de près, au sein de la commission du développement durable, les amendements présentés par la majorité. J'ai lu dans la presse toutes les analyses portant sur ce rapport et observé les prises de position très nettes de professionnels des énergies renouvelables et de l'éolien. J'ai l'impression, ce soir, à entendre les parlementaires de la majorité, à l'exception de M. le Fur, d'être sur une autre planète.
Vous êtes est convaincu, monsieur le ministre, qu'il est nécessaire d'avancer et vous dépensez beaucoup d'énergie à tenter de convaincre. Mais la majorité UMP est loin d'être convaincue et elle accepte les amendements scélérats introduits en commission.
J'aimerais que vous compreniez, monsieur le ministre, le trouble que vous suscitez chez nos concitoyens et chez les élus locaux. La protection de l'environnement, les énergies renouvelables, la réduction des gaz à effet de serre : certains d'entre nous connaissent ces problématiques depuis déjà une vingtaine ou une trentaine d'années. Et s'il y a fort peu de temps qu'elles ont été mises en avant, elles n'en représentent pas moins – on le sait maintenant – des enjeux fondamentaux pour les générations futures.
Nous avons travaillé à convaincre nos concitoyens et les élus locaux qu'il était indispensable d'avancer dans ce domaine. Or aujourd'hui, à vous entendre, le photovoltaïque n'est pas encore au point et l'éolien nuirait aux paysages. Comme si le paysage était figé pour l'éternité ! En revanche, j'ai remarqué que l'on parlait encore d'énergie renouvelable à propos du nucléaire. Et, vous le savez, cela passe facilement dans la tête des gens. Demain, sur le terrain, certains ne voudront plus croire dans les vraies énergies renouvelables parce qu'elles sont contestées et qu'on leur suggère qu'ils ne savent pas où ils vont. Mais ils penseront que le nucléaire est aussi une énergie renouvelable, ce qui, selon moi, est complètement faux !
Après des débats de cette nature, vous devez vous rendre compte, mes chers collègues de la majorité, que vous ne pouvez pas faire le bien de la France avec les discours que vous tenez et les amendements que vous soutenez.