J'ai été quelque peu surprise par votre première intervention, monsieur le ministre d'État. Je n'ai effectivement pas dû vivre la même histoire que vous, notamment au sein de la mission parlementaire, aux travaux de laquelle, sans aucun effet de manche et avec discrétion, j'ai assidûment participé. En outre, je n'ai pas l'impression que nous nous soyons, nous, opposés à l'éolien.
Si nous n'avons pas signé le rapport, c'est parce que nous avons trouvé qu'il était uniquement à charge, minimisant les interventions les plus favorables. Dans ce domaine, des lobbies sont intervenus ; je suis d'accord avec vous, cher monsieur Gest.
J'ai d'ailleurs apprécié la mise en garde de M. Giscard d'Estaing qui nous invitait à nous méfier des lobbies pro-éolien. Alors que je ne savais pas qui était la personne qui l'accompagnait, je lui ai demandé s'il ne pensait pas que quelques lobbies anti-éolien bien organisés existaient. Or j'ai eu la surprise d'apprendre que c'est le président de Vent en Colère – ou Vent debout, ou Vent d'Anjou – qui accompagnait le président Giscard d'Estaing. Il m'a d'ailleurs offert alors son livre ; je ne sais pas ce que c'est, si ce n'est du lobbying direct auprès de députés.
Je pense que les députés doivent être au-dessus des lobbies, qu'ils doivent pouvoir juger calmement, sereinement, avec objectivité, en écoutant les uns et les autres mais en prenant eux-mêmes leurs décisions.
Si nous n'avons pas signé le rapport, c'est donc que nous pensions qu'il annonçait un ralentissement du développement de l'éolien. Alors que vous déclariez, monsieur le ministre, que le nombre des implantations commençait à décoller, quel était le message de ce rapport ? Les associations s'apercevaient que la dynamique lancée – trop tardivement, j'en conviens, mais peu importe – allait être cassée. Ce n'est pas nous qui l'avons dit.
Vous avez d'ailleurs bien senti le danger, puisque vous avez fait des déclarations dans la presse. Mme Jouanno était elle-même assez désespérée à l'issue de nos travaux en commission.