Permettez-moi de vous citer quelques chiffres pour illustrer mes propos : vingt, comme les 20 % d'étrangers qui sont au chômage aujourd'hui, taux bien supérieur à la moyenne nationale ; soixante, comme les 60 % d'étrangers qui se concentrent dans seulement trois de nos régions – Provence-Alpes-Côte d'Azur, Rhône-Alpes et Île-de-France – ; quatre-vingt-quinze mille, comme les 95 000 titres de séjour délivrés en 2005 au titre de l'immigration familiale.
Mes chers collègues, je partage l'idée que la dignité des personnes est en grande partie inséparable de leur autonomie et de leur mobilité. C'est la raison pour laquelle le travail et l'insertion économique doivent être les moyens privilégiés de l'intégration et c'est pourquoi ce projet de loi emporte mon adhésion pleine et entière, autour de trois idées-forces : responsabilité, apprentissage, travail.
En effet, monsieur le ministre, je salue trois mesures importantes du présent projet de loi, à commencer par l'instauration d'un contrat d'accueil et d'intégration qui permet de réinvestir le champ de la famille, si important pour moi. L'État va accompagner les personnes immigrées vers la République et le non-respect de ce contrat entraînera des sanctions, comme la suspension des allocations familiales.
Ensuite, ceux qui souhaitent rejoindre la France dans le cadre du regroupement familial seront soumis dans leur pays d'origine à une évaluation de leur degré de connaissance de la langue française et des valeurs républicaines. Les conjoints étrangers des Français seront également soumis à cette disposition. Cet apprentissage correspond moins à un bond dans l'inconnu qu'au retour à une norme largement appliquée en Europe. Les Pays-Bas n'ont-ils pas mis en place un test d'intégration préalable au regroupement familial dès mars 2006 ? Par ailleurs, l'Allemagne et le Danemark envisagent d'adopter un tel dispositif, ce qui témoigne d'une réelle convergence européenne sur ce point. Cette mesure ne peut que renforcer le parcours d'intégration de l'étranger venant en France. Face aux problèmes d'intégration que nous constatons tous chaque jour, il est de notre devoir de préparer en amont, dès le pays d'origine, le parcours d'intégration en France des futurs immigrés.
À ceux qui doutent de l'intérêt de l'apprentissage des valeurs de la République, je répondrai qu'il ne faut pas avoir honte d'être français. Ce que nous avons de plus précieux à offrir à tous ceux qui veulent vivre en France, c'est la fierté d'être en France. Pour que leur intégration soit réussie, afin que leurs enfants trouvent toute leur place dans les écoles de la République, il faut partager cette vision qui est la nôtre.
La France a un socle de valeurs – la laïcité, la séparation entre le temporel et le spirituel, l'égalité entre l'homme et la femme – et il est de notre devoir d'expliquer à ceux qui veulent nous rejoindre que ce sont ces valeurs qui font l'identité de la France.