Or c'est sur ces pays, où l'on fabrique aujourd'hui des chimères à partir de cellules humaines et animales, que vous voulez aujourd'hui vous aligner. Au nom des droits de l'enfant et de la famille, au nom de la bioéthique, au nom de tous nos principes, qui dépassent largement les principes républicains, vous faites fausse route en nous entraînant vers un utilitarisme anglo-saxon totalement contraire à la tradition française ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Je vous renvoie à la convention d'Oviedo du Conseil de l'Europe, qui interdit ce genre de pratiques. Nous nous appuyons par ailleurs sur deux cents ans de code civil. En France, ce n'est ni le sang ni la génétique qui font la filiation, et il serait inconcevable de demander à un père qui vient déclarer la naissance de son enfant s'il est sûr de lui et s'il a fait un test de paternité.
Plusieurs études laissent d'ailleurs penser que, dans près de 10 % des cas, mieux vaut que la question ne soit pas posée. (Sourires.) Arrêtons donc là. Le père, ce n'est pas celui que reconnaît la génétique mais celui qui élève son enfant. C'est une tradition constante de notre droit civil.