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Intervention de Yves Cochet

Réunion du 6 mai 2010 à 15h00
Engagement national pour l'environnement — Article 28, amendement 704

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Cochet :

J'associe, bien sûr, Mme Billard à la défense de cet amendement, puisqu'elle en avait déposé un identique.

L'article 28, long de quarante-neuf alinéas, tente de promouvoir ce qu'on peut appeler dans le jargon administratif un « éléphant blanc », à l'instar des bio-carburants ou de la voiture électrique.

Je vais tenter de manière rationnelle de montrer que le captage et le stockage de carbone – CCS – ne constituent pas une technologie d'avenir. En effet, ce procédé comporte deux handicaps qui me semblent indépassables : une consommation intensive d'énergie et un coût élevé.

S'agissant de l'intensité énergétique, je rappellerai quelques faits techniques.

Lorsqu'un flux de gaz mélangé sort de la cheminée d'une centrale thermique ou de tout autre usine et que l'on veut capturer le CO2, il faut d'abord séparer le CO2 des autres gaz d'échappement en injectant de la chaleur qui permet à un solvant chimique de capturer le CO2.

Deuxièmement, il faut créer de la vapeur d'eau pour séparer le CO2 du solvant. Cette vapeur d'eau demande de l'énergie.

Troisièmement, une pompe électrique conduit le CO2 vers un compresseur. Cette pompe électrique demande de l'énergie.

Quatrièmement, le compresseur qui permet au CO2 de parvenir à sa destination finale de stockage demande de l'énergie.

Autrement dit, les études les plus sérieuses montrent que ces quatre opérations augmentent d'environ 30 % la dépense énergétique, qu'il s'agisse d'une centrale thermique ou de tout autre cheminée, ce qui est considérable.

J'en viens au coût financier de la capture et de la séquestration du carbone.

Dans l'un de ses rapports de 2007, le GIEC a fourni une fourchette des coûts financiers supplémentaires dus à la CCS sur les centrales thermiques. La fourchette va de 1 à 4 centimes d'euro par kilowattheure, selon le fossile utilisé, la technologie et l'emplacement de la CCS. Si l'on ajoute 1 à 4 centimes au prix du kilowattheure qui est de 7 centimes, on obtient une augmentation du prix du kilowattheure de l'ordre de 15 à 50 %.

Pour ces deux raisons, il faut renoncer au captage et à la séquestration du carbone et employer l'argent ainsi économisé à un effort de sobriété énergétique et de développement des énergies renouvelables.

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