Vous dites vouloir choisir l'immigration de personnes qualifiées plutôt que subir celle d'analphabètes. Mais à qui pensez-vous lorsque vous parlez d'immigration subie ? Est-ce à ces femmes étrangères qui bercent vos enfants et qui guident les pas de vos mères quand ceux-ci deviennent moins assurés avec l'âge ? Est-ce que ce sont elles, les immigrées que vous n'acceptez plus ou, du moins, à qui vous voulez interdire de mener une vie familiale normale ?
Notre littérature – cette part importante de l'identité française – témoigne que l'on a longtemps refusé à ces servantes au grand coeur dont on disait le plus grand bien de mener une vie familiale normale. De Ronsard à Maupassant, la servante vit et meurt seule. Est-ce là l'idéal que vous voulez nous imposer ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
On nous dit qu'il faut désormais nous protéger car l'immigration a changé, que tout était plus facile quand les immigrés étaient italiens, espagnols ou polonais. Mais, au début du siècle dernier, on leur reprochait de la même manière de ne pas connaître nos moeurs et de mettre en péril notre identité nationale.