Je n'interviendrai pas exactement sur l'article 19, monsieur le président. Mais, étant un député non inscrit, je ne peux prendre la parole aussi souvent que je le souhaiterais. Je saisis donc les occasions qui me sont offertes. Cela ne vous a pas échappé. Depuis que nous sommes allés à Cancun ensemble assister au sommet de l'OMC – j'y ai fait allusion dans mon livre – je sais que vous êtes un homme qui comprend les choses.
Moi, en revanche, mes chers collègues, j'ai du mal à comprendre, en dépit de tous mes efforts, l'importance de cette loi. Certes, je vois bien les détails qu'elle règle : il fallait en effet préciser certains points. Mais lorsqu'on passe une demi-heure à discuter pour savoir si les intercommunalités ont le droit de louer des bicyclettes alors que la Grèce est dans l'état que l'on sait, je me dis que notre débat a quelque chose de surréaliste.
Permettez-moi de souligner au passage, monsieur le secrétaire d'État, que notre route n'avance pas beaucoup. Devra-t-on attendre le Grenelle 5 ou 6 pour noter une quelconque amélioration ?
Je suis donc étonné qu'un texte, qui a été présenté avec l'effet d'annonce que l'on sait, n'ait pas un autre regard sur l'avenir de la France. Il n'est pas à la hauteur de l'amour que nous portons à notre pays et de ce que nous voulons transmettre à nos enfants. J'ai été sidéré d'entendre ici à plusieurs reprises que cette loi était nécessaire parce que, dorénavant, 80 % des Français vivront sur 20 % du territoire. Je pensais, stupidement sans doute, que les lois avaient précisément vocation à anticiper les choses et à corriger les dysfonctionnements susceptibles de se produire. Or je ne vois rien de tel dans ce texte.
En fait, ceux sont 80 % des pauvres qui vivront dans les villes. Et, à cet égard, ce Grenelle ne prépare pas grand-chose. Quels types d'agriculture, de services publics, de France, rééquilibrée et confiante, nous propose-t-il ? Disant cela, je ne cherche à faire de la peine à personne, pas même au Président de la République, qui n'y peut rien. Je me demande d'ailleurs si quelqu'un peut y faire encore quoi que ce soit… Il faudra bien pourtant trouver les moyens d'exister sur un plan politique. Quel Grenelle faudra-t-il attendre pour cela ?